Sylvothérapie : un pont entre sophrologie et chamanisme ?

La sylvothérapie (appelée aussi bain de forêt ou Shinrin-yoku) est à la mode depuis quelques années. On voit des livres fleurir dans les librairies, avec des titres tellement ressemblants qu’on ne sait plus comment les choisir (liste de livres non exhaustive sur le site « Place des libraires »).

J’en avais commandé un grand nombre lorsque j’étais documentaliste à l’École forestière de Meymac, afin de sensibiliser les élèves à une autre approche de la forêt que celle de couper des arbres dans un objectif productiviste.

Mais comme le cordonnier mal chaussé, je n’avais jamais pris le temps de les lire moi-même.

Pourtant, je trouvais le sujet passionnant ! Habitant en Corrèze, j’ai la chance de pouvoir me promener en forêt à deux pas de chez moi, et j’ai toujours senti que ces balades ou randonnées, seule ou en famille, étaient essentielles à mon équilibre.

J’aime ces moments « hors du temps », où je suis simplement présente à ce qui est, tous les sens en éveil. Comme un rendez-vous avec moi-même, mais accompagnée de tous les êtres de la nature.

 

Qu’est-ce que la sylvothérapie ?

Les différentes appellations …

Différents termes sont utilisés pour parler de cette pratique :

• « sylvothérapie » semble très clair d’un point de vue étymologique : guérison par la forêt. On comprend que la forêt a des vertus thérapeutiques et nous permet d’agir sur notre santé

 

• « bain de forêt » laisse entendre une idée de relaxation, comme si au lieu de se prélasser dans une baignoire, on allait relâcher les tensions en forêt. On ressent la forêt comme protectrice, douce, ressourçante.

 

• « Shinrin-yoku » vient du Japon et se traduit par « bain de forêt ».  C’est en 1982 que, pour la première fois, l’Agence forestière du Japon a proposé d’intégrer les bains de forêt dans les préconisations d’une bonne hygiène de vie.

 

• « Tree hugging », littéralement embrasser les arbres, traduit en français par « faire un câlin aux arbres », consiste à avoir un contact tactile avec des arbres, en fonction de leur symbolique et en fonction de son intuition. Il existe même des techniques particulières pour optimiser les effets positifs (par exemple, se mettre dos à l’arbre, main droite sur le ventre et main gauche dans le dos …).

Immersion en forêt : les bienfaits

Au-delà des termes, la sylvothérapie consiste à s’immerger en forêt quelques minutes, quelques heures ou quelques jours, et de profiter de tous ses bienfaits.

Profiter de l’ambiance, de l’atmosphère, avec tous les sens en éveil :

=> les couleurs, les formes : le vert, par exemple, favorise le calme et l’harmonie, il est symbole de croissance, de renouveau et de transformation en feng shui.

=> les sons doux et apaisants comme le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, le grincement des branches, les stridulations des insectes…

=> les odeurs, le parfum de l’humus, l’atmosphère riche en terpènes ou en phytoncides, molécules volatiles odorantes et bienfaisantes produites par les arbres

=> le contact de la peau avec la mousse, l’air frais, les rayons du soleil, les feuilles, les écorces. Vous pouvez même marcher pieds nus pour renforcer les sensations.

=> Et pourquoi pas goûter ici ou là quelques bourgeons ?

 

Cette connexion à la nature nous permet de ralentir, d’observer, de respirer…

Et de rééquilibrer l’organisme sur les plans physique, mental et émotionnel, contribuant à diminuer notre stress.

Depuis 2004, des études japonaises ont été menées afin de d’étudier les effets des bains de forêt sur la santé humaine. Elles ont montré que les milieux forestiers  produisent divers effets positifs sur la santé humaine par l’intermédiaire du réseau psycho-neuro-endocrino-immunitaire : tension artérielle, dépression, diabète, stress, anxiété, fatigue, cancers (amélioration du système immunitaire avec l’augmentation des cellules NK). Lien vers l’étude ici.

 

 

Schéma issu de l’étude : Li, Qing. « Effets des forêts et des bains de forêt (shinrin-yoku) sur la santé humaine : une revue de la littérature », Santé Publique, vol. 1, no. HS1, 2019, pp. 135-143.

 

Communication subtile avec les arbres

Mais cela peut aller plus loin. Il s’agit alors d’entrer dans une connexion plus personnelle avec les éléments de la forêts : les arbres, les animaux, les plantes, les pierres. Chaque élément porte son énergie propre, et il est possible de communiquer avec lui.

Chaque essence d’arbre a des vertus particulières, qui peuvent nous soutenir dans ce que nous traversons.

Par exemple …

• le chêne est réputé pour apporter force, pouvoir, longévité
• le bouleau pour l’accueil, la purification et la douceur
• le pin pour renforcer la joie de vivre …

Les arbres jouent alors le rôle de thérapeute, venant nous apporter un soutien, une énergie, des réponses, …

 

La sylvothérapie : un phénomène récent ?

Même si cette pratique est très médiatisée et semble venir tout droit du Japon, elle est en fait pratiquée depuis des millénaires à travers le monde. Les druides, les chamans utilisent depuis toujours la nature comme outil de guérison.

 

 

Ils se servent des propriétés physiques des plantes et des arbres (racines, feuilles, fleurs, fruits) dont les vertus médicinales sont aujourd’hui reconnues.

Mais il y ajoutent un aspect spirituel, en connexion avec l’esprit de la plante. C’est le cas des hommes médecine en Amazonie, des chamans en Sibérie, des druides Celtes… Toutes les sociétés traditionnelles voyaient la nature comme une manifestation du divin. Les arbres et les plantes étaient pour eux un moyen de se relier à une dimension spirituelle du monde.

La sylvothérapie peut être un moyen de se reconnecter à ces pratiques ancestrales.

 

Mon expérience personnelle

Je ressens depuis l’enfance une connexion particulière à la nature. Je me souviens avoir souffert à l’âge de 7 ans en passant de la campagne à la ville lors d’un déménagement dans la région lyonnaise, horrifiée par tout le béton qui m’entourait, avec l’impression de ne plus pouvoir respirer. Je me suis alors coupée d’une part de moi.

Lorsque j’étais étudiante, j’ai réalisé que la nature était primordiale dans ma vie. J’ai alors rencontré un homme avec qui j’allais partager 18 années de vie commune et 3 enfants, et qui ressentait ce même besoin.

Nous avons naturellement choisi de vivre proches de la nature, et de développer en Corrèze une ferme avec chèvres et vaches en transformation fromagère. Nous étions dans un écrin de verdure, les chemins forestiers s’étendant tout autour de la maison.

J’ai commencé à développer mes premiers ressentis énergétiques avec les arbres, les plantes, les éléments.

Puis nous nous sommes séparés, avons dit au revoir à ce jardin d’Eden, et j’ai vécu 4 ans dans un appartement en centre de village. Très vite, le besoin vital de nature s’est fait sentir. Il devenait urgent que je trouve un nouveau lieu d’habitation plus proche des forêts et des prés.

J’ai la chance de vivre aujourd’hui dans une maison qui contient sur son terrain de nombreuses essences (hêtres, châtaignier, chêne, sureau, épicéas, pins, noyer, pommiers, pêcher, houx, lierre…). Un petit chemin part de chez nous pour rejoindre une rivière en traversant prés et bois. Ça y est, je respire à nouveau !

 

Quête de vision

Une expérience particulière m’a marquée : la quête de vision. J’ai passé 4 jours et 4 nuits seule en forêt, sans bouger, sans manger, sans dormir (du moins le moins possible) et sans aucune distraction. Cette expérience a été magique. Je ne me suis jamais sentie autant chez moi que dans cette forêt. J’étais tellement bien que j’ai cru que je ne voudrais jamais revenir  ma vie « sociale ». Les animaux sont venus me rendre visite chaque jour et chaque nuit : souris, oiseaux, chevreuils, sangliers, coléoptères …

Je me suis sentie complètement remplie, comme si je n’avais besoin de rien d’autre que d’être là, en connexion totale avec les esprits des lieux. Cette expérience m’a permis de développer mes ressentis, mon intuition, et de vivre et comprendre l’aspect sacré de la nature.

 

* la sophrologie

La sophrologie m’a appris …

• à ralentir
• à respirer profondément
• à être plus en conscience
• à voir la beauté en toute chose
• à observer, accueillir, sans analyse ni jugement
• à me sentir reliée, en harmonie avec le monde et avec moi-même

Elle m’aide ainsi à vivre autrement mes balades en forêt, avec une conscience plus fine, plus riche, plus ouverte.

 

* le chamanisme …

Le chamanisme m’a permis de concevoir autrement ma relation aux êtres vivants, et particulièrement aux arbres, aux plantes, aux ruisseaux, aux oiseaux, aux pierres.

J’ai développé mon intuition, j’ai lâché mon mental qui me disait « non mais c’est n’importe quoi ce que tu fais, là, de parler à un arbre ». Je me suis laissée porter par l’expérience.

J’ai davantage ressenti les énergies, je les ai laissées me guider, à droite, à gauche, à travers champ, et je n’ai jamais été déçue. Mes pas m’ont toujours menée vers des lieux incroyables : un magnifique hêtre caché au milieu de conifères, un douglas en souffrance, un chêne qui avait des choses à me dire, un cercle de bouleaux, magiques …

Les arbres sont devenus de véritables guides pour moi.

Ils me délivrent des messages. Ils comprennent mes peines, mes colères, mes joies, ils m’aident à les transmuter, et à avancer sereinement sur mon chemin.

Ils sont mes confidents, mes amis, mes conseillers, leur présence est constante.

Le plus souvent, je me laisse baigner dans leur énergie, comme un petit enfant enlacé dans les bras de ses parents aimants.

Et c’est tellement bon !

 

 

* Une belle combinaison …

J’ai fait une formation « sophrologie et sylvothérapie » afin d’en savoir davantage sur cette pratique et de pouvoir proposer des bains de forêt à différents publics.

Je me suis rendu compte que finalement, j’avais déjà tous les outils dans ma besace : la sophrologie, le chamanisme, et ma connexion aux éléments et à la nature font que je pratiquais déjà la sylvothérapie sans le savoir…

Je pensais qu’il y avait des exercices particuliers à connaître, un mode d’emploi, un cadre rigide. Mais en fait, pas du tout !

En proposant un bain de forêt, mon rôle est de créer l’espace nécessaire pour que chaque personne vive SON expérience. SA propre connexion, avec SA propre sensibilité.

Il y a des exercices qui facilitent l’expérience bien sûr, mais ça n’est pas l’essentiel. Ce sont des outils au service de quelque chose de plus grand…

 

 

Concrètement, comment se passe une séance ?

En individuel ou en groupe, nous nous donnons rendez-vous au départ d’une promenade, près d’une forêt.

Selon les envies et les besoins, je vous propose un itinéraire ponctué par des pratiques douces et ludiques issues de la sophrologie qui permettent de développer vos ressentis, votre pleine présence, et votre intuition.

Je crée un cadre qui vous permet de vivre vos propres expériences, que ce soit un éveil des sens, une détente, un apaisement, un ressourcement, une connexion au non visible, une communication avec les arbres et les éléments.

 

Créer un espace libre de reliance aux arbres et à la nature, et laisser opérer la magie…

Quel beau programme !

 

Pour connaître les prochaines dates de bains de forêt, c’est ici

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La sylvothérapie ne remplace en aucun cas un traitement ou un suivi médical. Elle est une méthode complémentaire à votre bien-être. En cas d’allergie (au pollen, par exemple) ou de pathologie spécifique, renseignez-vous auprès de votre professionnel de santé avant de participer à des sorties.